Karine Lalieux consacre 54 millions d’euros pour l’aide alimentaire et hygiénique en 2021 et 2022
« La situation dramatique vécue par les plus démunis nécessite des réponses fortes. Je maintiens donc le montant qui avait été exceptionnellement doublé en 2020 pour répondre à la crise, soit 27 millions d’euros par an », souligne la ministre.
Pour rappel, en 2020, le gouvernement fédéral avait ajouté 14 millions d’euros – en deux tranches – aux 13 millions d’euros annuels octroyés via le FEAD (Fonds européen d’aide aux plus démunis).
« Aujourd’hui, les appels à l’aide alimentaire restent très nombreux. On estime l’augmentation des bénéficiaires à environ 30% en 2020, et les conséquences de la crise se feront ressentir encore pendant longtemps. J’ai donc souhaité structurer ces 54 millions d’euros jusqu’à la fin de 2022 », précise Karine Lalieux.
Subsides européen et fédéral
Ces montants de 27 millions d’euros annuels sont alimentés par le paquet européen « Soutien à la reprise en faveur de la cohésion et des territoires de l’Europe » (REACT-EU) et par un co-financement du fédéral :
- REACT-EU (fonds européens supplémentaires de 55 milliards d’euros mis à disposition du FEDER, du FSE et du FEAD pour les années 2021 et 2022) :
Sur les 327 millions alloués à la Belgique, les Régions se sont engagées à réserver au moins 10% de leur enveloppe au soutien fédéral en matière d’aide alimentaire. Les Régions wallonne et bruxelloise ont décidé de porter leur participation à 15%, la Flandre restant à 10%. Au total, le Fédéral disposera donc de 40,6 millions d’euros pour 2021 et 2022.
- Co-financement supplémentaire du Fédéral :
Pour éviter une diminution du soutien par rapport à 2020, le Fédéral libèrera 7 millions par an pour atteindre les 54 millions d’euros sur les deux années ciblées.
Distribution de produits alimentaires et hygiéniques
Les 54 millions d’euros serviront à la distribution d’aide alimentaire sous diverses formes via les CPAS, les Banques alimentaires et les associations. Mais à la demande la ministre, l’aide sera élargie pour y inclure des produits d’hygiène de première nécessité pour les femmes et les enfants: couches pour bébés, protections hygiéniques pour les femmes, etc.
Pour Karine Lalieux, il fallait garantir des moyens importants mais l’augmentation des subsides « n’est évidemment pas une victoire. »
« Nous traversons une crise sociale profonde où des milliers de personnes n’ont plus d’autre choix que de se tourner vers l’aide alimentaire. Nous devons réagir aux besoins urgents, mais nous devons aussi agir sur le long-terme, avec des mesures structurelles, pour lutter contre la pauvreté et sortir durablement les plus faibles de la précarité. La hausse des allocations les plus basses d’ici 2024 est une première réponse structurelle et je veillerai à ce que le 4e plan de lutte contre la pauvreté également un impact de longue durée. »