Plan d’action sur le socle européen des droits sociaux : un premier pas vers une Europe plus sociale
Des actions concrètes et des objectifs chiffrés pour 2030 : le plan d’action sur le socle européen des droits sociaux, dévoilé jeudi par la Commission européenne, souffle un vent de fraîcheur sur une Europe aux besoins sociaux considérables.
« Ce plan est un pas en avant. Un pas de plus. Ce pas est bon, ambitieux dans un contexte européen aux multiples sensibilités, et il en appelle déjà d’autres pour donner à notre Europe un vrai visage social », réagissent le Vice-Premier ministre de l’Economie et du Travail Pierre-Yves Dermagne et la ministre de l’Intégration sociale en charge de la Lutte contre la pauvreté, Karine Lalieux.
Le plan d’action – attendu avec impatience par tous les progressistes européens - fixe trois grands objectifs à atteindre d’ici 2030 au niveau européen :
- Au moins 78 % des personnes âgées de 20 à 64 ans devraient avoir un emploi.
- Au moins 60 % des adultes devraient participer à des activités de formation chaque année.
- Le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale devrait diminuer d'au moins 15 millions (dont au moins 5 millions d’enfants).
Ces objectifs s’accompagnent d’un paquet social très dense dans lequel la Commission européenne s’engage à mener une série d’actions très concrètes et innovantes. « On reparle de protection sociale, de minima sociaux ! Le langage européen évolue, et l’Union européenne s’engage pour que ces ambitions ne se réduisent pas qu’à des mots », se réjouissent les deux ministres PS.
De l’audace pour aujourd’hui et demain
Pierre-Yves Dermagne et Karine Lalieux saluent dès lors de le travail de la Commission européenne du plan d’action sur le socle des droits social, tout en continuant à pousser vers plus d’audace.
« Est-ce que les objectifs définis par la Commission européenne suffiront à répondre aux immenses défis auxquels l’Europe fait face ? Oui, car une Europe sociale forte repose sur ses citoyens et leur bien-être. Mais nous pouvons bien sûr toujours aller plus loin dans nos propres politiques nationales », insistent les ministres.
« Je suis très heureux de constater que la création d’emplois, - en particulier pour les femmes et les jeunes – ainsi que la formation restent au centre du plan d’action ! », explique Pierre-Yves Dermagne. « Je plaide d’ailleurs pour une mise en place rapide du compte individuel formation qui doit bénéficier à tout qui intègre le marché belge du travail. »
Et la ministre Karine Lalieux de rappeler de son côté que dans le cadre du 4ème Plan de lutte contre la pauvreté, « nous serons par exemple dans une perspective d’élimination de la pauvreté. Chaque mesure européenne doit être une opportunité pour instaurer une dynamique sociale dans les Etats membres aussi, ce dont et l’Europe a tellement besoin. Ce plan d’action européen est un levier essentiel pour la mise en œuvre de mesures fortes en Belgique », souligne-t-elle.
Pierre-Yves Dermagne et Karine Lalieux s’engagent à pousser la Commission européenne et tous les Etats membres pour que le plan d’action soit mis en œuvre de manière maximaliste, d’autant plus dans ce contexte de crise sociale post-covid.
Pour les deux ministres socialistes, l’investissement dans l’humain et le progrès social en Europe doivent être une priorité au-delà du cadre budgétaire ou de la compétitivité. « Nous soutiendrons le Commissaire Nicolas Schmit et la présidence portugaise du Conseil pour redonner toute sa place au social. »