424 CPAS utiliseront l’outil REMI pour l’octroi d’aides financières supplémentaires aux ménages aux revenus insuffisants
Fin 2022, le gouvernement fédéral avait attribué le marché public au CEBUD en vue de la mise à disposition de l’outil REMI aux CPAS. Ces derniers avait jusqu’au 31 mars pour s’inscrire et marquer leur intérêt à intégrer ce système dans leur travail quotidien
Au total, 424 – sur 581 - CPAS ont décidé de participer au projet : 16 en Région bruxelloise, 159 en Wallonie et 249 en Flandre.
Une large participation qui réjouit la ministre de l’Intégration sociale Karine Lalieux. « Les crises successives ont mis en lumière des besoins croissants de certains ménages. Avec l’application informatique REMI, les CPAS participants disposeront d’un outil qui leur permettra d’objectiver précisément ces besoins à partir des recettes et dépenses réelles des ménages sollicitant une aide financière ».
En effet, REMI s’appuie sur des budgets de référence, compilant des critères familiaux et territoriaux, afin de déterminer si les revenus des demandeurs sont suffisants pour vivre dignement.
Pour y parvenir, l’outil compare les revenus du ménage aux budgets de référence, qui ont été établis sur base de recherches scientifiques et qui définissent le revenu minimum dont une famille a besoin pour participer pleinement à la société.
Si l’analyse de REMI conclut que les ménages ne disposent pas de revenus suffisants pour vivre dignement, les assistants sociaux pourront calculer et accorder l’aide financière supplémentaire adaptée pour aider les bénéficiaires.« Cet outil les soutiendra donc dans leur prise de décision sur base de critères objectifs. Mais, et c’est important de le souligner, les CPAS garde la maîtrise sur le montant de l’aide financière supplémentaire accordée, dans le respect de leur autonomie », indique la ministre Karine Lalieux.
REMI ne s'adresse, par ailleurs, pas uniquement aux bénéficiaires du revenu d'intégration. "Avoir un emploi n'est pas la garantie de revenus suffisants pour réussir à s’en sortir jusqu’à la fin du mois. De plus en plus de personnes ont du mal à joindre les deux bouts et il y a longtemps que les allocataires sociaux ne sont plus les seuls concernés. C'est le cas, par exemple, de nombreuses mères célibataires qui travaillent, avec un faible revenu, et qui même avec les allocations familiales, ne disposent pas d’assez de ressources. Ce sont aussi ces personnes que l’on doit aider".
Le projet REMI dispose d’un budget de 35 millions d’euros en 2023 et 35 millions en 2024. Ce montant est réparti entre les CPAS participants pour financer la licence REMI et les interventions financières auprès des bénéficiaires.
Témoignages d’un CPAS participant au projet REMI
Veerle van Vynckt - Conseillère, Services sociaux CPAS de Bruges :
"Le CPAS de Bruges travaille avec l'outil REMI depuis l'automne 2020. L'utilisation de cet outil est un tournant dans la politique de lutte contre la pauvreté. Les travailleurs sociaux voient immédiatement à quel point le budget des familles est insuffisant s'ils vivent avec un revenu de remplacement. Les autorités locales complètent ce revenu par une aide supplémentaire, soit l’équivalent du revenu d’intégration.
Le ‘Brugs Menswaardig Inkomen’ combine tous ces montants d'aide supplémentaires (allocations de logement, allocations d'énergie, cotisations d'assurance maladie...). Au lieu de plusieurs primes distinctes, les bénéficiaires reçoivent un seul montant supplémentaire. Cela rend les choses plus claires pour les citoyens et le personnel.
En moyenne, nous touchons 130 bénéficiaires ou familles à Bruges qui reçoivent quelque 140 euros supplémentaires en plus de leur revenu d’intégration. Comme le CPAS de Bruges est une grande organisation comptant de nombreux travailleurs sociaux, cette méthode de travail est particulièrement efficace et constitue un grand pas en avant dans la politique de lutte contre la pauvreté. »