Communiqué de presse

50 Community Health Workers pour lutter contre les inégalités d’accès aux soins

Health Community Workers. Stéthoscope
Ce vendredi 17 janvier, le Conseil des ministres a marqué son accord sur le projet Community Health Workers (CHW) visant à promouvoir l'accessibilité des soins de santé dans le cadre de la crise Covid-19.

Ce projet a été réfléchi et mûri au sein de la Taskforce Groupes vulnérables qui a pour rôle d’aider les personnes fragilisées à surmonter la crise sanitaire. Le recrutement de ces 50 CHW débutera dès le mois prochain. Une enveloppe de 2 965 000 euros est libérée pour ce projet.

En effet, la crise sanitaire a touché et touche encore aujourd’hui de plein fouet de nombreuses personnes sur le plan de la santé mais aussi sur le plan socio-économique. « Or, depuis mon entrée en fonction comme ministre de la Santé publique au sein de ce gouvernement, j’ai très vite déclaré que je ne voulais laisser personne sur le bord de la route. Depuis le début, la solidarité est un des maître-mots de ma politique. Dans ce cadre, il était évident qu’il fallait s’atteler à des initiatives spécifiques pour les groupes vulnérables », affirme le Ministre Vandenbroucke.

En 2020, le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a encore publié une étude qui épinglait les inégalités d’accès croissantes aux soins de santé, avec notamment des retards de prise en charge pour les plus vulnérables, mais aussi un recours à des soins qui ne sont pas toujours les plus adaptés à la situation de la personne, comme un recours aux Urgences plutôt qu’au médecin généraliste. Il fallait donc du changement. D’où ce projet, certainement en pleine crise Covid.

50 Community Health Workers

Afin de ne pas accroître les inégalités dans le cadre de la crise sanitaire et de mettre tout en œuvre pour accroître l'accessibilité des groupes vulnérables (période de vaccination, bien-être psychologique, etc.), 50 Community Health Workers (CHW) seront déployés à travers notre pays.

Qui sont ces CHW ? Il s’agit de travailleurs sociaux ayant pour mission de faire le lien entre les groupes vulnérables et les soins de santé et de bien-être primaires. Parallèlement, ce projet permettra également de développer une formation en interne et de créer de l’emploi.

Ces Community Health Workers seront chargés plus particulièrement de :

• améliorer l'accès aux soins de santé (notamment la vaccination contre la Covid-19)

• soutenir les groupes vulnérables dans le recours aux soins de santé afin qu'ils ne soient pas encore davantage à la traîne pendant cette crise

• signaler les inégalités et les problèmes structurels d'accessibilité au sein des soins, en accordant une attention particulière aux conséquences du coronavirus.

« L’un des enseignements des travaux de la Task Force ‘Groupes vulnérables’ est le déficit de communication vers les publics précarisés et fragilisés, ce qui accentue leur isolement social durant cette période de crise sanitaire. Aux côtés des experts du vécu, les Community Health Workers permettront de recréer un contact humain essentiel mais parfois perdu avec certaines personnes pour les informer et les guider au mieux selon leurs besoins », souligne la ministre de l’Intégration sociale et de la Lutte contre la pauvreté, Karine Lalieux.

Au niveau du quartier

Une des idées centrales de ce projet tout à fait innovant est d’aller sur le terrain durant cette crise sanitaire, dans les quartiers et d’aller à la rencontre de la population. « Un dialogue dans la confiance peut souvent permettre d’aider les personnes en les orientant vers des services et des prestataires adéquats, en levant certains obstacles qui les empêchaient jusque là d’y recourir. Des études montrent en effet que trop peu de personnes bénéficient des avantages liés à l’intervention BIM. L’information et l’accompagnement peuvent ici clairement faire la différence », relèvent F. Vandenbroucke et K. Lalieux.

Grâce à une proximité avec la population, la volonté est également de lutter contre la fracture numérique. En effet, si les nouvelles technologies permettent à bon nombre de garder le lien en ces temps difficiles, force est de constater que toute une partie de la population n’y a pas accès ou ne les maîtrise pas.

La coordination du projet sera confiée au Collège intermutualiste national (CIN), qui dispose notamment d’une bonne expérience du déploiement d'agents de terrain. Les CHW seront associés aux structures de première ligne existantes et seront complémentaires des projets déjà en cours dans les différentes Régions. La structuration CIN du projet avec un coordinateur pour la Flandre, la Wallonie et Bruxelles, un déploiement en collaboration avec les ministres de la Santé publique des différentes entités fédérées et une bonne harmonisation entre ce projet et le tracing et la vaccination sont ici des points essentiels.

Dans un premier temps, ce projet est prévu pour une durée de neuf mois. Une évaluation sera prévue d'ici à la fin du projet avec plusieurs indicateurs intermédiaires tels que le nombre de contacts, le nombre d'interventions, le type d'intervention, etc.